lundi 18 avril 2011

Karl Hardy Part 2.

Photo Julia C. Vona

Voici la 2e partie de mon entrevue avec Karl Hardy. Ici, on arrête de parler de mode et d'accessoires et on se jette dans le vif du sujet; son livre à paraître en septembre prochain. Un livre très intime, frappant et émouvant.


Rencontre avec un homme au TRÈS grand cœur.



 Bonne lecture !



1- Tu aimes la musique, l'animation télévisuelle, la mode et j'apprenais récemment que tu entretenait une passion pour l'écriture. Est-tu un passionné de médias et de culture ou simplement un passionné de la vie? 

Je suis un passionné de la culture et des médias et je suis un passionné de la vie. J’ai plusieurs rêves et j’aime l’idée de pouvoir faire une tonne de choses. Mes plus grands modèles sont des gens qui excellent devant mais aussi derrière la caméra, des personnes qui n’ont pas peur d’oser et de «changer» l’atmosphère. Je suis passionné par la vie oui, par ce qu’elle m’offre, par sa beauté et sa tristesse. Je crois beaucoup en la vie. Tout est possible. Je l’ai appris. 
Véronique Cloutier est un parfait exemple d’audace et de courage. Elle mène une carrière de front dans plusieurs domaines. En plus de produire, réaliser et animer, elle a aussi une famille et est d’une générosité exemplaire. Elle m’a beaucoup donné sans même le réaliser depuis mon aventure à Musiqueplus. 
Ce n’est pas toujours évident de se retrouver seul du jour au lendemain, de passer de la télévision au salon, et surtout, de devoir affronter la réalité. En quelques mois j’ai perdu plusieurs amis qui prenaient une place importante dans ma vie, j’ai changé et pris de grandes décisions. J’ai abandonné l’école de théâtre pour Musiqueplus. Je ne regrette pas du tout d’être parti de St-Hyacinthe pour finalement échappé de près au poste de VJ, mais il serait mentir de dire qu’être sur scène ne me manque pas.
Voilà pourquoi j’ai eu le besoin de m’entourer de gens d’expérience, de personnes de métier, et surtout, de femmes pour qui j’avais la plus grande admiration du monde. Lorsque j’ai une question, quand j’ai peur ou encore que je me retrouve sur le web à lire des critiques à mon sujet, je sais à qui m’adresser. Elles me rassurent.
Tout ce qui entoure la culture et les médias me fascine beaucoup. J’adore être au courant de tout. Même si je n’en parle pas souvent et que je mise sur l’image pop, je m’intéresse beaucoup à la politique, à l’environnement, au sport et aux nouvelles. 



2- Ton livre, Ma folle histoire semble être très personnel, comme un journal intime. Tu y décris ton acceptation vis-à-vis ton homosexualité, certaines expériences que tu as vécues. Comment t'es venue l'idée de révéler ce jardin secret à l'ensemble des québécois, sans censure?


J’écris ce premier livre depuis bientôt quatre ans. Déjà à ma dernière année du secondaire, j’écrivais mes journées. Je pense que j’en avais besoin, tout comme j’avais besoin d’aller sur scène et d’être capitaine d’une équipe d’improvisation, comme j’avais besoin de voir la psychologue. 
J’ai passé plusieurs années avec des problèmes alimentaires, j’ai vécu des moments terribles à l’école, j’ai découvert l’amour très jeune et j’ai eu beaucoup de difficulté à accepter ces sentiments. Je révèle mes secrets pour sauver des vies, pour donner à plusieurs jeunes garçons et jeunes filles le goût de s’exprimer et de sourire, pour aussi pouvoir «revivre» à nouveau. 
Lorsque j’étais à MusiquePlus, tous mes souvenirs sont revenus dans les réactions du public, dans les courriels de méchancetés, dans les critiques. Ma différence en a choqué plus d’un, et puisque j’assumais complètement tout, l’impact a été encore plus grand. Cela ne m’a pas empêché de survivre à toutes les éliminations et à prouver qui j’étais. J’ai dû par contre remettre ma carapace pour ne pas avoir à souffrir de l’opinion des autres. Tous les rêves peuvent exister, peu importe notre différence. J’en suis la preuve vivante. Lorsqu’on est jeune et qu’on ne voit pas le bout de nos journées à l’école, il est bien difficile de penser à nos rêves. Je me suis senti comme dans une prison beaucoup trop longtemps, et personne ne pouvait venir à mon secours parce que j’étais beaucoup trop bouleversé pour parler.
Ma première histoire d’amour est venue enrichir le contenu du livre, et la fin de celle-ci a été un moment marquant de ma vie après MusiquePlus. En plus de la déception d’avoir échappé au job que je rêvais, mon coeur s’est brisé en mille morceaux quand j’ai perdu l’homme que j’aimais. La dernière année a été plutôt difficile et l’écriture m’a sauvé.
Me retrouver plusieurs années plus tard, du haut de mes vingt ans, et de pouvoir enfin partager tout ce qui m’a dérangé, troublé, attristé et fait mal, ça me rend énormément heureux. Tous les jeunes devraient avoir une passion, un rêve, un but. C’est ce que je raconte dans le livre, c’est une «histoire d’amour avec la vie».
3-Tu as dit récemment dans une entrevue accordée à CoinDressing : "Quand j'étais jeune, j'aurais eu besoin d'aide, d'un modèle pour m'inspirer et me guider. Mon livre aura cette fonction". Comme modèle de force et de courage vis-à-vis l'acceptation de l'homosexualité, as-tu d'autres projets qui se taille une place dans un avenir proche? Émission de télé, web série, autre?
Mon premier livre occupe une place importante dans ma vie depuis quelques mois. Je passe plusieurs journées par semaine directement à ma maison d’édition à travailler avec des gens extraordinaires qui me donnent la chance de prendre plusieurs décisions sur le résultat final. Je participe entièrement au processus de création de mon premier livre et je prend chaque moment comme une grande opportunité.
Je travaille présentement à un deuxième livre. Je toucherai beaucoup plus au côté «photo» cette fois-ci avec une grande liberté. Le tout sera encore très intime et personnel. 
Je suis aussi avec des producteurs sur une émission jeunesse. Créer un concept, trouver les meilleures idées du monde, s’entourer de bonnes personnes. J’aime mieux prendre mon temps et faire quelque chose que j’aime vraiment.
Je continue les cours de théâtre et d’interprétation dramatique avec des enseignants de qualité que j’aime beaucoup. Ma formation de comédien est toujours en constante évolution. Je découvre mon corps et ma voix encore et j’ai toujours de belles surprises. 



Pour le livre, mesdames et messieurs, on doit encore patienter jusqu'en septembre! Courage!


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